Assise contre un arbre à contempler le lac alors que le soleil se couchait lentement mais pourquoi j’étais venue ici déjà ? Ah oui ! Une journée fatigante qui se résumait par de multiples activités plus ou moins intéressantes. La matinée avait sûrement été le meilleur moment de la journée puisque j’étais resté au pensionnat à écouter les élèves qui venaient me voir soit pour une simple blessure ou soit pour parler. Au fur et à mesure, ils prenaient peu à peu confiance apparemment. Je me trompais sûrement puisqu’ils ne venaient même pas me parler des clans mais plus de leurs ennuis personnels.
En parlant d’ennui… c’est ce qui rythma le début de mon après-midi juste avant que j’aille à mes cours de médecine. Une nouvelle convocation à la gendarmerie… Plusieurs années étaient passé depuis la mort de mon père mais ça ne les empêchait pas de revenir sur l’affaire juste parce qu’ils étaient sûrs que ce n’était pas un suicide. Quelle preuve cette fois-ci ? Mes empreintes sur certains objets de la maison, quelle surprise ! C’est quand même aberrant que je sois obligé de leur rappeler que je vivais aussi dans cette maison… Enfin, autrement dit, ils m’avaient fait perdre 2 bonnes heures de blablas et d’attente pour finalement arriver à aucune conclusion. Cette histoire m’avait, encore, contrariée alors que j’étais partit d’un pas lent vers mon cours qui avait pour sujet cette semaine, la kinésithérapie. Au moins c’était intéressant mais retenir toutes les informations étaient un travail très épuisant. Je le savais, lorsque j’ai pris la décision de poursuivre mes études par des cours du soir tout en travaillant dans le pensionnant que ça allait me demander beaucoup d’énergie.
Voilà comment résumer ma journée, pour comprendre pourquoi je m’étais dirigé un peu au hasard en ville puis vers le lieu qui me semblait le plus calme soit la forêt près du lac. Le bruit des feuilles secouées par le vent, l’eau du lac restant presque fixe alors que des reflets orangés commençaient à se manifester. C’était quand même très relaxant non? Aucune science ne pouvait me permettre de ressentir ça, enfin sûrement que si mais les choses les plus simples sont les meilleurs pour moi. Du coup, je laissais les minutes même les heures passés sans bouger, fermant les yeux de temps en temps puis… plus rien.
[Rêve...]
Le drame de mes 5 ans, ce fameux jour où je regardais à travers un petit hublot de l’avion les nuages tout en profitant du doux sourire de ma mère à mes côtés. C’était une image parfaite, enfin même si à ce moment là je regrettais que mon père ne soit pas avec nous. Ce qui s’était passé après je n’arrive pas vraiment à m’en souvenir alors… je rêvais assez souvent de ce moment précis où l’avion commençait à chuter malgré les efforts des pilotes. Le regard paniqué de ma mère qui me cachait les yeux en me serrant contre elle. Je l’entendais encore me répéter « Elisabeth, tout va bien se passer ne t’inquiète pas » et malgré ses paroles je sentais encore la peur qui me saisissait au point que même ses paroles ne m’atteignait pas. Mon sang bouillonnait dans mes veines à chaque nouvelle seconde qui nous approchait de la fin. Le désir de vivre était le plus fort alors qu’est ce que j’avais vraiment fait à ce moment là ? Est-ce que ma mère m’avait vraiment protégé de sa vie ? Une image furtive de sang m’apparut en ouvrant les yeux suivit de cri d’agonie tout autour de moi, même ma mère. Ouvrant les yeux pour en découvrir la cause, je découvrais ma propre main enfoncée dans le corps de ma mère et le sang au niveau de mes veines qui s’étaient ouvertes avait formé de longues lames. C’était ces dernières qui avaient tué tous les l’équipage, se répandant partout dans l’avion avant même que l’on s’écrase.
[Fin du rêve]
Je me réveillais en sursaut m’avançant brusquement pour finalement revenir en arrière en me cognant la tête contre un arbre. Combien de fois est-ce que j’avais fais ce cauchemar ? L’image d’un massacre dissimulé par une chute d’avion, c’était impossible même si je ne me souvenais de rien de ce moment là je n’aurais jamais pu tuer ma mère ! Peut être que je devais vraiment me débarrasser de tout ce qui appartenait au passé comme ce médaillon. Il avait raison, j’en avais encore une preuve… J’avais du mal à retrouver une respiration calme, tout comme je ne faisais attention à rien autour de moi, j’avais remonté mes genoux contre ma poitrine pour y poser ma tête, le temps d’éclaircir mes pensées…Par contre l’avantage, ou le désavantage pour d’autre, d’être en forêt c’est que la moindre petite brindille sous une chaussure émettait un bruit de craquement suffisant pour éveiller la méfiance des autres, enfin même si ça pouvait être un simple animal… En attendant ça m’avait fait relever la tête en tout cas, un peu surprise sans pour autant être apeurée.